Mise à jour le 5 octobre 2022.
Quand on se lance comme consultant indépendant, ou quand son activité prend de l’ampleur, la question de créer une entreprise se pose souvent. S’engager dans la création d’une structure juridique est une étape conséquente. Le portage salarial vous permet de prendre le temps de la réflexion.
1. Signature d’un CDI de portage ou création d’une SARL/SASU
2. La gestion de l’activité : sous-traiter ou faire soi-même
3. Période de chômage : un point crucial à scruter
4. Situation financière et goût pour la gestion d’entreprise
Le portage salarial est une solution administrative et financière qui vous permet de travailler pour vos clients tout en conservant un statut de salarié. Quand vous décrochez une mission, la société de portage signe un contrat commercial avec votre client sur la base des éléments de rémunération que vous avez négociés. Vous signez ensuite un contrat de travail avec la société de portage dont vous êtes salarié.
Vous bénéficiez de la même protection sociale que tous les salariés (maladie, maternité, retraite, assurance chômage…), ainsi que de l’assurance RC Pro de l’entreprise, de l’accès au contrat de mutuelle collectif et de la prévoyance. Vous versez des frais de gestion sur la base des périodes travaillées. Entre deux missions, vous n’avez aucuns frais fixes et pouvez, selon les conditions, bénéficiez de l’Assurance chômage.
Créer une SARL (Société à responsabilité limitée), une EURL (Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée) ou encore une SASU (Société par actions simplifiée unipersonnelle) est une solution adoptée par une partie des consultants indépendants. Nous détaillons quatre éléments qui devraient vous permettre de prendre une décision. Quand l’on se connait bien soi-même, le choix apparaît souvent clairement.
1. Signature d’un CDI de portage ou création d’une SARL/SASU
En portage. Vous n’avez pas à créer d’entité juridique, ni besoin d’un numéro de SIRET. En tant que consultant porté, vous êtes rattaché comme salarié à la société de portage qui assure l’ensemble des responsabilités de l’employeur. Une fois votre mission décrochée, la mise en place d’une collaboration en portage prend moins de deux jours, le temps de faire signer les contrats aux trois parties (votre client – vous – société de portage salarial). Vous transmettez simplement à la société de portage les documents nécessaires à une embauche : pièce d’identité, RIB, justificatif de domicile, attestation de carte vitale…
À savoir : vous pouvez changer de société de portage quand vous le souhaitez.
En SARL/EURL/ SASU. La création d’une entité juridique de type SARL/EURL/SASU nécessite un certain nombre d’étapes, notamment : une déclaration auprès d’Infogreffe, la publication d’une annonce légale, une déclaration de non-condamnation pour les dirigeants, un dépôt des fonds, la création d’un compte bancaire pro, un éventuel rapport du commissaire aux apports sur les apports en nature, la rédaction des statuts…).
Ces étapes impliquent de faire appel à l’expertise d’un avocat ou d’un cabinet d’expertise-comptable. La création d’une société s’accompagne d’un nombre de contrats à souscrire comme l’assurance Responsabilité civile professionnelle (RC Pro) ainsi que des contrats complémentaires (prévoyance, assurance accident du travail…).
2. La gestion de l’activité : sous-traiter ou faire soi-même
En portage. L’ensemble des documents transmis à votre client, notamment les devis et les contrats de prestation sont rédigés par la société de portage. Votre rôle est de fournir chaque mois, un compte-rendu d’activité mensuel dans lequel vous listez les journées travaillées chez votre ou vos clients. C’est sur cette base que la société de portage va éditer un bulletin de salaire. Avec InfoPortage, en outre, vous percevez un salaire dès le premier mois travaillé chez le client, quelle que soit la date de règlement de la facture. La société de portage s’occupe du versement des cotisations sociales, de la gestion de vos frais professionnels (déplacements, repas, matériel…), de la déclaration et récupération de TVA, ainsi que des relances en cas d’impayés. Vous n’avez aucune autre gestion comptable. Vous avez la possibilité de lisser vos salaires sur plusieurs mois si vous effectuez un gros chiffre d’affaires afin de percevoir le montant souhaité chaque mois.
En SARL/EURL/SASU. Vous avez la responsabilité de gérer la structure juridique que vous avez créée. Cela implique du temps à consacrer à votre comptabilité, même si vous disposez d’un cabinet comptable. Vous devez produire toutes les pièces nécessaires (factures, frais, déclarations…=. Vous êtes en charge de la rédaction des devis et des contrats ainsi que de l’édition des factures et de leur envoi au bon interlocuteur. Vous devez également disposer d’ un fonds de roulement afin de pouvoir vous rémunérer entre la date de réalisation des missions et la date de règlement des factures. Si le délai de paiement s’allonge, c’est à vous de faire des relances, et si nécessaire d’engager un recouvrement. Vous êtes en contact direct avec les administrations (Urssaf, Impôts...) pour le versement des cotisations, la déclaration de TVA et le paiement de l’impôt.
3. Période de chômage : un point crucial à scruter
En portage. En cas de période d’inactivité, vous avez la possibilité de bénéficier des Allocations de retour à l’emploi comme tous les salariés. Les allocations sont calculées en fonction du montant du salaire perçu sur les derniers mois.
En SARL/EURL/SASU. Il n’y a pas d’adhésion possible à l’Assurance chômage. Une protection est possible en souscrivant un contrat auprès d’un assureur privé.
4. Situation financière et goût pour la gestion d’entreprise
Pour une période de quelques mois, la création d’une structure juridique est déconseillée au regard du temps à investir dans les démarches de mise en place de la société. Si vous n’avez pas plusieurs mois d’économie devant vous, c’est également risqué. Si vous hésitez, vous pouvez tester le portage salarial pendant quelques mois. Cela ne coûte rien ni de rejoindre une société de portage, ni de la quitter.
Il ne faut pas minorer son appétence, ou non, pour la gestion administrative et financière d’entreprise. Généralement, c’est une fibre que l’on a ou pas. La gestion d’une entreprise peut prendre jusqu’à 30 ou 40% de son temps. Ce sont autant de journées que l’on ne consacre pas à son métier et qui ne donnent donc pas lieu à une facturation.
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